Taciturne, voilà l’adjectif qui me qualifie le mieux. C’est mon père qui l’a choisi il y a 15 ans de cela et il est toujours d’actualité. Définition du dictionnaire : Qui parle peu, qui n'est pas d'humeur à parler. Se dit d'un caractère sombre.

Qui parle peu : c’est vrai je parle très peu, jamais de moi. Je me contente d’écouter les autres, alimenter leur monologue, garder un air concentré et attentif sur l’histoire de leur vie, ils aiment tous parler d’eux, ils adorent parler d’eux. Cela ne me dérange pas de les écouter mais j’ai horreur de parler de moi.

Qui n'est pas d'humeur à parler : Vrai aussi. Je vie en dehors du monde, dans ma tête, les événements extérieurs glissent sur ma peau de téflon. Aujourd’hui j’écris (parle) dans un but thérapeutique. J’ai une envie irrépressible d’ivresse, la pression interne de mon cerveau est accablante, écrire me permettra de ne pas foutre en l’air six mois d’abstinence alcoolique même si c’est prendre le risque d’ennuyer certain lecteur…

Se dit d'un caractère sombre : Exact, mon meilleur ami de lycée (et dieu sais que j’en ai eu peu) m’a dit un jour : « tu te plains tout le temps, rien ne te réjouis ». Mon psy m’a dit aujourd’hui « Il a un fond obscure en vous, vous vous interdisez d’être heureux ». Mais c’est quoi s’autoriser à être heureux ? Devenir acteur, jouer la comédie, refouler tous sentiments négatif ? Le bonheur peut-il être le résultat d’une pratique ou d’un art de vivre ?

Je ne me comprends pas ? Qui suis-je ? Faut-il philosopher pour bien vivre ? Il me semble que je comprends mieux les autres que je ne me comprends. J’ai l’impression d’être seul sur cette terre, inhumain, la schizonévrose me guette. Je ne puis me résoudre à vivre tel une plante grasse profitant du soleil et de la pluie. Que dois-je refouler ? Que dois-je construire pour continuer à fonctionner ? Comment faire cesser cette souffrance ?