Rêves d'un mouton electrique

Il y a 15 jours, je me suis retrouvé avec des bouffés de chaleur et une douleur au niveau de l’appendicite. J’ai donc consulté mon médecin qui m’a prescris une analyse d’urine pour vérifier l’absence de MST et une écographie des reins. Je me suis rendu ce midi à l’hôpital de Puteaux, j’ai d’abord eu du mal à trouver l’entrée, l’accueil était vide de patient, je me rends au service de radiologie là aussi pas d’attente je suis aussitôt diriger dans la salle d’examen ou j’attends le Docteur. Je regarde autour de moi, mon nom est inscrit sur l’appareil échographique. Sur la feuille d’entretien de la salle je vois qu’elle n’a été utilisée que le 15 avril dernier. Drôle d’hôpital …

L’Examen commence, le docteur est très sympa mais il m’annonce une mauvaise nouvelle. Un calcul rénal de 4mm ! Il va falloir le faire passer ! C’est ce que l’on appel des coliques néphrétiques et c’est très très douloureux. Tout ceux à qui j’en parle me dise que c’est pire que les douleurs de l’accouchement ! Mon collègue de travail Olivier a pu m’expliquer en détails le souvenir encore vivace du passage du calcul dans son urètre trop petite et qui s’est déchirée. Heureusement pour moi, il semble que mon médecin généraliste ait diagnostiqué le problème suffisamment tôt pour pouvoir tenter dissoudre le calcul. Depuis ce midi je bois, je bois, je bois de l’eau bien sûre !

Bouddha a raison ! Etre séparé de ce que l'on aime est souffrance. Mais quel douce souffrance, ceux qui ont lu les plus vieux messages de mon blog comprendrons que je me réjoui de cette souffrance. Je souffre pour lui, pas seulement pour lui. Je suis fais de chair et d’âme ! Et mon âme me torture. J’ai envie d’être avec Hervé ; le gouter, me réjouir de ses défauts, lui faire partager les miens. J’ai envie que l’on devienne meilleur ensemble.

Je suis triste que Stéphane ne veuille plus me parler. Il a tout fait pour trouver un sujet de discorde sur MSN (pour se dédouaner), je ne lui en veux pas, je sais qu’il souffre depuis longtemps lui aussi. Même si pour moi nos rapports étaient clairs depuis longtemps j’aurais aimé le garder comme ami.

Je suis triste que Freddy ne m’appelle pas et je n’ais pas envie de le haïr pour cela. Tout ce qu’il m’a donné n’était que du bonheur. Il a une richesse que j’envie, un savoir différent du miens. Cela n’a pas marché entre nous parque nous sommes a des stades différents de notre expérience de vie, nous avions tant à apprendre l’un de l’autre. Dommage

J’éprouve la vie. Aujourd’hui j’ai envie de la risquer avec Hervé. J’ai envie de partager ses galères, de gouter tous ses aléas de la vie qui nous font sentir que nous sommes vivants et que nous pouvons ressortir grandi et heureux de chaque épreuve. J’ai envie d’avoir envie ; ce désir a été un dur combat pour moi, je me réjoui de le vivre avec lui.

Trois semaines que je ne vois pas le temps passer ! Un trek d’une semaine au Maroc. A mon retour le travail, des examens à passer, ma famille que je retrouve avec bonheur. Le monde virtuel continu sans moi et je dois me remettre dans le rythme de ce qui c’est passé durant mon absence.

Les villages qui s'égrenait le long du Draa était paisible, les habitants prenait le temps de s’arrêter, de regarder, de parler avec le voyageur. A Paris au volant de ma voiture, dans le métro je croise des milliers de gens aussi pressé que moi, j’ai rarement le temps d’avoir un sourire pour eux.

Plus la foule est immense, plus on est anonyme. Plus on est isoler, plus on devient sensible aux choses qui nous entoure. Pensez-vous que du haut des 2200 mètres de Mexico on puisse observer les étoiles ? Les lumières des enseignes lumineuses nous aveuglent t’elle ? Ne vous dérangez pas, le temps ne fait que passer !

Une chose est certaine : je ne suis plus le même. J’ai un physique très différent par rapport à avril 2006, J’ai des espoirs différents depuis ma rencontre improvisée de décembre 2006, J’ai une attitude différente avec les garçons depuis février 2007, j’ai un regard différent depuis mon voyage dans les djebels et palmeraies marocaines …

Et aujourd’hui, je me sens différent à nouveau. Une sorte de confusion joyeuse et triste à la fois. Heureux des moments que j’ai passés avec Hervé, touché par ce qu’il a écrit sur son blog, émue par le SMS qu’il m’a envoyé aujourd’hui. Triste et confus de voir peut-être s’éteindre mes sentiments pour Freddy. Triste de ne pas avoir été d’une honnêteté sans faille avec Stéphane.

J’ai l’impression d’être repu aujourd’hui de sentiments, repu d’une faim insatiable pourtant ! Tant de nouvelles personnes qui mon apportée chacun et chacune quelque chose de nouveau, de complémentaire, de différents. Je pense à Colette, Christel, Stéphane, Petra, PM, Fréderic, Jean-Michel, à ma famille proche, à mes amants… Je ne me sens peut-être plus tout à fait seul, beaucoup d’interrogations encore mais beaucoup moins de peurs.

J’ai une émotion nouvelle en moi aujourd’hui ; que je décortique, que je regarde sous tous les angles de perceptions que je connais. Je nomme ce sentiment « émotion » mais il m’apparait indéfinissable, suis-je malade ?

Aujourd’hui j’ai perdu un câble USB pour mon PDA communiquant, cela m’a rendu triste. Hier j’ai reçu un nouveau GPS grâce à mon travail ; j’ai un GPS en double désormais ; je vais devoir revendre celui que je possédais déjà, cela m’a rendu triste ! Lundi j’ai acheté chez Go Sport un nouveau maillot de bain, j’ai choisi la marque Speedo. La marque Adidas était moins chère mais cela m’a rappelé l’angoisse que j’avais ressenti dans la gorge de l’Oued Dadès lorsque je me suis rendu compte de la perte de mon boxer Adidas de bain. L’homme qui ne possède rien est plus libre que moi, j’apprécie le confort matériel que j’ai mais la peur de perdre celui-ci m’emprisonne. Je ne suis pas suffisamment philosophe, je devrais savoir que je suis bien plus heureux sans la contrainte du matériel et que la perte de celui-ci n’entraine pas une mise en abime de ma personne.

Je suis de retour ! Ma randonnée-trek dans les Djebels et palmeraies c’est effroyablement bien passée. L’Ouèd Dadès, l’univers minéral des plateaux désertiques, le canyon du Draa, l’ascension du Djebel Kissane seront pour moi des expériences inoubliables.

Je regrette d’avoir eu peur d’écrire sur mon PDA communiquant faute de batterie, j’aurais aimé raconter l’émotion que j’ai ressenti lorsque ; allongé sur le sable de l’oasis d’Addz ; j’ai contemplé la voute constellée d’étoiles seulement éclairer d’une Lune gibbeuse. L’eau glacé et tumultueuse du Draa après le lâché d’eau du barrage Mansour Eddahbi. Les regards échangés avec les berbères, avec les trekkeurs. Le réveil du bivouac au chant de la mule.