Hier soir j’ai oublié de rallumer mon téléphone portable. Oublié ou inconsciemment commit alors que mes obligations professionnelles ne m’autorisent pas à le faire. Je n’allais pas vraiment bien hier soir et ce matin je n’en suis pas encore tout à fait remis.

J’ai coupé Msn, débranché mon téléphone portable, me suis allongé en position fœtal, le dos face à la télévision, le visage blotti contre des oreillers. Si, comme un humanoïde, j’avais pu déconnecter l’ouïe, l’odorat, la vu, le touché je l’aurais surement fait. Ce qu’il a de terrible c’est que je ne saurais pas relier ce besoin de déconnection au monde à des faits précis, pourquoi hier, pourquoi pas avant-hier, la semaine dernière ?

Je suis conscient qu’un isolement total, un refus de dialogue dans ces phases dépressives n’est pas la meilleur chose à faire. Mais je refuse le tulle-gras de l’infermière. Je ne connais pas l’étendu de mes brulures et je redoute la douleur inutile qui accompagne l’application d’un pansement trop petit. Aucune Biafine, aucun baume du Pérou ne peut être efficace. Même si mes brulures cicatrices un jour, mon épiderme en sera marqué.